Les défenseurs des soins de santé sont consternés par les tactiques « diviser pour régner » d’Ottawa

Les espoirs de conclure un accord canadien sur la santé sont anéantis par la signature d’ententes avec les provinces

Canada :  Les gouvernements de l’Ontario, du Québec et de l’Alberta, qui avaient préalablement tenus ferme pour obtenir mieux, se sont vus contraints, aujourd’hui, à signer une entente bilatérale de financement des soins de santé avec Ottawa. Lors de l’élection fédérale, le gouvernement Trudeau a promis de mettre fin à l’approche brutale de l’ancien gouvernement Harper et de négocier un nouvel accord sur la santé avec les provinces et les territoires. Or, après avoir soumis, en décembre, une offre non négociable, le gouvernement Trudeau a quitté la table. Il oblige maintenant les provinces à accepter des ententes bilatérales assorties d’un niveau de financement non adéquat pour répondre aux besoins des Canadiens en matière de soins de santé. Ce financement a d’ailleurs été rejeté par les provinces et les territoires en décembre parce qu’inadéquat. Ce stratagème permettra de réduire la contribution du gouvernement fédéral au financement des soins de santé au cours de la prochaine décennie, annulant ainsi les gains réalisés grâce à l’Accord 2004 sur la santé.

Avec la signature, communiquée aujourd’hui, d’ententes bilatérales avec le Québec, l’Ontario et l’Alberta, l’espoir d’obtenir un accord sur la santé permettant de protéger et d’améliorer l’égalité d’accès aux soins de santé pour les Canadiens pour la prochaine décennie vient de s’envoler. Les défenseurs des soins de santé jurent que les soins de santé seront maintenant l’enjeu majeur d’une élection fédérale.

Les ententes bilatérales établissent le niveau de financement de la part du fédéral au PIB nominal avec un plafond de trois pour cent, avec un financement « ciblé » supplémentaire pour la santé mentale et les soins à domicile. Le texte des ententes bilatérales n’a pas été communiqué au public. Lors de la réunion de décembre des ministres des Finances fédéral, territoriaux et provinciaux, les provinces et les territoires demandaient un facteur de progression des transferts en matière de santé qui s’harmoniserait à la croissance projetée de 5,2 pour cent des dépenses de santé. La croissance projetée des dépenses de santé est de 5,2 pour cent et non de 3 pour cent et, par conséquent, on s’attend au financement nécessaire. Le consensus est grand par rapport à cette projection. Elle s’harmonise aux estimations du Bureau du directeur parlementaire du budget, du Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario, et du Conference Board du Canada. Les défenseurs des soins de santé sont inquiets par rapport au processus d’ententes bilatérales, choisi au lieu d’une approche nationale équitable, car un tel processus entraîne des inégalités dans tout le Canada, un financement inadéquat et un langage secret.

« Nous sommes démoralisés par les tactiques ‘diviser pour régner’ du gouvernement Trudeau », mentionne Adrienne Silnicki, coordonnatrice nationale de la Coalition canadienne de la santé. « Les négociations de l’accord sur la santé devaient être l’occasion d’améliorer les soins de santé publics. Or, nous sommes témoins d’ententes financières qui nous obligeront à diminuer les services, et qui ne s’engagent pas à respecter le principe d’équité dans les soins de santé publics. Le gouvernement fédéral renonce non seulement à sa responsabilité de maintenir des soins de santé publics à palier unique mais il menace aussi notre avenir. »

« En bref, les ententes de financement imposées par le gouvernement Trudeau ne tiennent pas compte des besoins en Ontario et ailleurs au Canada. Le manque à gagner devra être comblé par les provinces qui ont très peu de latitude financière pour le faire, ou des services seront éliminés ou privatisés », souligne Natalie Mehra, directrice générale de la Coalition ontarienne de la santé. « Nous avons vraiment peur que l’inégalité d’accès aux soins de santé nécessaires va augmenter pour les patients canadiens en raison des tactiques du gouvernement Trudeau. Ils ont mis les relations publiques avant les bonnes politiques et nous avons peur que les patients canadiens paient le prix. »

« Au lieu de tirer avantage de l’occasion fournie par l’accord sur la santé pour renforcer les normes nationales pour les patients canadiens, le gouvernement Trudeau a fait le contraire. Nous sommes profondément déçus », affirme Sandra Azocar, directrice générale d’Alberta’s Friends of Medicare. « Les Canadiens ont besoin d’égalité d’accès aux soins de santé publics qu’importe où ils vivent au pays. »

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Pour en savoir davantage : Adrienne Silnicki (613) 402-6793, Natalie Mehra (416) 230-6402, Sandra Azocar (780) 995-6659

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