La pression publique s’accroît après une panne d’électricité et le manque total de courant à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Le tollé général a conduit le gouvernement à débloquer des fonds pour faire face à la crise dans l’un des plus grands hôpitaux de Montréal.
Un peu plus d’une semaine après une violente tempête et une panne totale d’électricité, le gouvernement du Québec a annoncé qu’il disposait de 85 millions de dollars pour commencer les réparations indispensables, en commençant par le parking, d’un grand hôpital québécois. Les critiques et les activistes affirment que la réparation du parking est loin d’être suffisante. Ils réclament une injection d’environ 5 milliards de dollars pour moderniser l’établissement.
Le gouvernement du premier ministre François Legault et son parti, la Coalition Avenir Québec, promettent depuis des années des rénovations majeures à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), mais ont à plusieurs reprises repoussé l’échéance, invoquant la situation budgétaire et d’autres besoins.
L’HMR est situé dans les arrondissements de Rosemont-La Petite-Patrie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, dans l’est de la ville. Il compte 500 lits et est l’un des plus grands hôpitaux du Québec, offrant des soins à près de 550 000 patients par an et employant 5 000 personnes.
Le mardi 29 avril, une violente tempête printanière a privé l’hôpital d’électricité, son système d’alimentation de secours est tombé en panne, et les responsables ont été contraints d’annuler des opérations chirurgicales.
L’unité de soins intensifs et le bloc opératoire sont restés dans le noir pendant plus d’une heure. Les ascenseurs, les respirateurs, les pompes à perfusion et d’autres équipements électriques sont tombés en panne. La panne s’est produite entre deux interventions chirurgicales, de sorte qu’aucun patient n’a été directement affecté, mais de l’eau a coulé dans la salle d’opération. Des éclats de verre provenant des fenêtres soufflées ont causé des blessures légères à certains membres du personnel.
Le personnel de l’hôpital a déjà signalé la présence d’écureuils, de chauves-souris et de fourmis à l’intérieur du bâtiment vieillissant, fondé en 1971 et issu de la fusion de deux hôpitaux construits à la fin des années 40 et au début des années 50, à savoir l’hôpital Maisonneuve et le sanatorium pour tuberculeux Saint-Joseph de Rosemont.
Le lendemain de la tempête et de la panne d’électricité, la controverse sur la détérioration de l’hôpital a atteint son paroxysme lorsque le personnel médical a organisé une manifestation à l’extérieur de l’hôpital pour demander au gouvernement de régler les problèmes de l’hôpital.
Julie Bouchard, présidente du plus grand syndicat d’infirmières du Québec, FIQ, a déclaré : « Qui croirait que si un énorme trou s’ouvrait sur une autoroute et menaçait la vie des automobilistes, on attendrait trois ans pour le réparer ? Nous comblerions ce trou de toute urgence. Nous sécuriserions la zone immédiatement. Parce que c’est une question de sécurité publique. Et cette logique devrait s’appliquer à Maisonneuve-Rosemont. Un hôpital délabré met en danger la vie du personnel et des patients… » .
« Pendant des années, nous avons soutenu l’hôpital d’une catastrophe à l’autre, en essayant de ne pas le laisser paraître, en essayant de faire en sorte que le pire n’arrive pas », a déclaré à la CBC le Dr Chantal Rivard, qui travaille à l’hôpital depuis 28 ans. « M. Legault, attendez-vous que quelqu’un meure pour agir ? »
Une coalition a été formée pour faire avancer les rénovations indispensables.
La Coalition Avenir Québec (CAQ) dirigée par François Legault a été sévèrement critiquée et subit des pressions politiques concernant le système de santé en général et l’état de l’hôpital en particulier.
Le ministre de la santé de la CAQ, Christian Dubé, a déclaré que le gouvernement allait réviser le plan québécois des infrastructures afin de débloquer les fonds nécessaires au projet.
Paul St-Pierre Plamondon, leader de l’opposition du Parti Québécois, a accusé la CAQ au pouvoir d’avoir des arrière-pensées politiques.
« Le risque, c’est que l’enveloppe qui devrait être utilisée pour l’hôpital, le projet dans son ensemble, soit dépensée pour d’autres projets, nous laissant avec un stationnement et plus d’argent pour aller de l’avant avec le projet de l’hôpital. C’est là le risque », a déclaré St-Pierre Plamondon.
« Nous voulons donc que le projet soit financé dans son ensemble afin de nous assurer qu’une fois le parking réalisé, nous aurons l’argent nécessaire pour poursuivre les autres étapes du projet ».
« Mais il est très tentant pour le gouvernement de ne dépenser que pour le parking et d’utiliser l’argent pour d’autres projets ailleurs, sur la base d’un calcul de l’endroit où il obtiendra le plus de votes ».

Photo d’illustration : Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal par Jeangagnon est sous licence de Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported.