Les chercheurs exploreront les déterminants sociaux de la santé et la façon dont le profit aggrave les inégalités en matière de santé
Les déterminants sociaux de la santé désignent les conditions sociales et économiques qui influent sur la santé d’une personne. Le revenu, les conditions de travail, l’éducation et l’alphabétisation, la sécurité alimentaire, le sexe, la race/le racisme et l’accès aux soins de santé ne sont que quelques-uns des déterminants sociaux de la santé.
Apprenez-en davantage auprès de chercheurs préoccupés par le profit dans les soins de santé en ce qui concerne les déterminants sociaux de la santé lors d’une table ronde de recherche sur la profitabilité des soins de santé au Canada en octobre.
La table ronde de recherche d’une journée à l’Université d’Ottawa, le 23 octobre, est organisée par la Coalition canadienne de la santé et le Centre de droit, de politique et d’éthique de la santé de l’Université d’Ottawa.
La table ronde de recherche comprendra un groupe d’experts se composant des chercheurs les plus éminents du pays en matière de financiarisation des soins de santé. Les places sont limitées et nous vous encourageons à vous inscrire à l’avance. La date limite pour vous inscrire est le 30 septembre.
Marc-André Gagnon, Zakariya Thraya, Tim Aubry et Donna Wilson prendront la parole à titre d’experts.
L’accès aux médicaments est considéré comme un déterminant social de la santé parce qu’il influe sur les résultats pour la santé. Les disparités dans l’accès aux médicaments peuvent provenir du statut socio-économique, de l’éducation, de la situation géographique et de la discrimination systémique. Lorsque les individus ne peuvent pas se permettre les médicaments nécessaires, leur capacité à gérer les maladies chroniques et à respecter les plans de traitement est considérablement diminuée, ce qui entraîne des résultats médiocres pour la santé.
Marc-André Gagnon, professeur d’économie politique à l’Université Carleton, explore ce phénomène plus en détail avec une étude de cas. Il parlera des défis en matière d’accès et d’abordabilité des médicaments d’ordonnance dans les communautés autochtones de l’Ontario.
Gagnon souligne qu’« il n’existe pas de données systématiques permettant de comprendre les problèmes potentiels d’accès et d’abordabilité des médicaments d’ordonnance auxquels sont confrontés les membres des Premières Nations vivant dans les réserves ». Gagnon et son équipe de recherche effectuent une analyse de l’environnement afin de mieux comprendre les problèmes actuels auxquels font face les communautés autochtones de l’Ontario pour accéder aux médicaments sur ordonnance.
Gagnon et son équipe ont constaté des difficultés géographiques pour accéder aux médicaments nécessaires en temps opportun. Ils ont également noté le refus de délivrer des médicaments sur ordonnance en raison de leur statut autochtone. De plus, ils ont observé des obstacles administratifs dus au refus des assureurs concurrents d’être des payeurs de premier recours.
Le logement est un autre déterminant social de la santé. Arnel Borras dans son nouveau livre, Health and Health Care Inequities (Fernwood), consacre un chapitre au logement. Il écrit : « Un logement de mauvaise qualité nuit à notre santé physique, mentale et psychosociale. Des logements insalubres entraînent plus de maladies et de décès chez les travailleurs à faible revenu et les personnes vivant dans la pauvreté ».
Zakariya Thraya, analyste principale des politiques et de la recherche à la Commission de la santé mentale du Canada et Tim Aubry, professeur émérite à l’Université d’Ottawa, discutent de la nécessité d’une stratégie de logement prioritaire pour aborder l’itinérance des personnes ayant des problèmes complexes de santé mentale et de toxicomanie à la table ronde sur la recherche.
Thraya et Aubry ont soutenu que la recherche montre que le logement avec services de soutien, un important déterminant social de la santé, entraîne une amélioration des résultats en matière de santé et une diminution des coûts dans les systèmes de santé, de services sociaux et de justice.
Comment le motif de profit affecte-t-il les initiatives de logement prioritaire? Thraya et Aubry affirment que « malgré des preuves solides, un facteur limitant l’adoption généralisée du logement prioritaire à travers le pays est l’augmentation de la privatisation dans les services de soins de santé et de logement au cours de la dernière décennie ». Constatant une aggravation de la crise du logement, des taux accrus d’itinérance chez les personnes ayant des préoccupations en matière de santé mentale et de toxicomanie, et des pressions économiques croissantes, les chercheurs appellent à soutenir le logement prioritaire « comme moyen de relever les défis posés par la privatisation accrue des services de santé et de logement ».
L’endroit où on vit et l’accès aux soins de santé sont d’autres déterminants sociaux clés de la santé. De nombreux Canadiens sont reconnaissants de notre système de soins de santé par rapport à celui des États-Unis, où les gens font faillite s’ils tombent malades.
Donna M. Wilson, une infirmière autorisée et professeure émérite à l’Université de l’Alberta, parlera de ses recherches sur l’accès aux soins de santé au Canada et aux États-Unis.
Wilson examinera comment 200 millions d’Américains sont forcés de « compter sur une assurance maladie fournie par leur emploi, une assurance maladie achetée au privé, ou sur la chance, en espérant qu’ils n’auront pas besoin de services de santé ou qu’ils pourront compter sur des services caritatifs pour les personnes indigentes ayant besoin de soins d’urgence ».
Wilson discutera des différents résultats pour la santé auxquels on peut s’attendre entre les citoyens américains et canadiens. Elle comparera les taux de faillite, les taux de mortalité et de morbidité et l’âge au moment du décès dans les deux pays. Elle examinera également « la réalisation de profits, une force motrice au sein du système américain et qui pourrait devenir plus problématique au Canada ».

Les prochains billets de blogue mettront en vedette d’autres chercheurs qui offriront une conférence à la table ronde de recherche de cette année.
La date limite pour s’inscrire est le 30 septembre.


