Compressions en santé : 1000 employés de moins
Les données les plus récentes du ministère de la Santé démontre que le nombre d’employés dans le réseau est passé à la mi-décembre à 348 353, soit une diminution de 1045 personnes par rapport au mois précédent. Et ce n’est pas fin, selon Radio-Canada.
Alors que les salles d’urgence débordent et que plus de deux millions de personnes au Québec n’ont pas de médecin de famille on coupe des postes de première ligne.
Le Québec présente certains des pires indicateurs d’accès aux soins primaires au Canada.
Les personnes qui n’ont pas de médecin de famille se rendent souvent dans les salles d’urgence pour obtenir des soins, ce qui peut entraîner un plus grand nombre de visites non urgentes.
La province a lancé le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) pour aider les personnes qui n’ont pas de médecin de famille pour palier aux besoins les plus criants. Le GAP est un service en ligne et par téléphone qui permet aux gens de parler à une infirmière, de faire évaluer leurs symptômes et de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste.
Le temps d’attente dépend de votre niveau de priorité et de la disponibilité des médecins dans votre région.
Mais cela ne résout pas le problème de base, qui est un manque d’effectifs dans le système public.
Selon une étude d’Anne Plourde de l’IRIS, il y a un exode des effectifs du réseau public vers le secteur privé, dont les conséquences sont aggravées par un mal-financement chronique des services de santé.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a dénoncé vivement les compressions budgétaires, démontrant hors de tout doute que l’austérité a bel et bien fait son retour dans le réseau public.
Selon l’APTS cette dernière aura de graves conséquences sur l’offre de services à la population, contrairement à ce que disait la semaine dernière la présidente et cheffe de direction de Santé Québec, Geneviève Biron.
Le gel des embauches dans la fonction publique décrétée le 25 octobre 2024 donnait signe que que l’austérité était de retour.
Dans un papier signé par Olivier Jacques, Professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Jacques décrit la logique derrière l’austérité tel que pratiquée par le gouvernement de la Coalition avenir Québec.
Selon Jacques en effet, « un exercice de consolidation budgétaire », le terme technique pour désigner l’austérité, se définit par une réduction des dépenses publiques ou une hausse des impôts en vue de résorber un déficit budgétaire jugé trop élevé. Le gouvernement du Québec cherchait à réduire un déficit conjoncturel de 11 milliards (ou structurel de 4 à 6 milliards).
« Puisqu’il refuse de hausser les revenus de l’État, la seule manière d’y parvenir est de réduire significativement les dépenses publiques, sauf s’il profite d’une croissance économique miraculeusement dynamique. Ainsi, considérant la morosité économique ambiante, parvenir à résorber un tel déficit implique nécessairement d’imposer des mesures d’austérité, quoi qu’en dise le gouvernement du Québec. » dit-il dans son papier.
On sait que l’austérité tue. La pauvreté nuit à la santé de la population et les épidémiologues ont démontré que l’austérité cause des suicides entre autres.
